Ne pas faire la sieste nuirait aux capacités de mémoire et d'apprentissage des jeunes enfants, révèle une étude américaine. Un résultat qui concerne au premier chef la France, où les enfants des écoles maternelles cessent de faire la sieste dès la moyenne section.
Pour un enfant d'âge préscolaire, ne pas faire la sieste aurait un impact important sur ses capacités de mémoire et d'apprentissage. Tel est le constat révélé par une étude publiée le 23 septembre 2013 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), sous le titre « Sleep spindles in midday naps enhance learning in preschool children ». Un résultat préoccupant qui concerne au premier chef la France, où dès l'âge de 4 ans, les enfants ne font plus la sieste dans les écoles maternelles.
Pour parvenir à ce résultat, Rebecca Spencer et ses collègues de l'université de Massachusetts Amherst (États-Unis) ont soumis un groupe de 40 enfants issus de six écoles maternelles différentes à une expérience qui s'est étalée sur un jour et demi. La matinée du premier jour, les scientifiques américains ont demandé aux enfants de jouer au Memory, ce célèbre jeu consistant à mémoriser l'emplacement de différentes cartes à jouer. Pendant que les enfants jouaient, les résultats de chacun étaient soigneusement notés par les scientifiques.
Puis, dans l'après-midi, deux groupes ont été formés : certains enfants ont eu la possibilité de faire la sieste, tandis que les autres devaient rester éveillés. Une fois les enfants appartenant au groupe « sieste » tous réveillés, les chercheurs américains ont à nouveau demandé aux enfants des deux groupes (ceux qui avaient fait la sieste et ceux qui étaient restés éveillés) de jouer au Memory.
Résultat ? Les enfants qui avaient fait la sieste ont présenté de bien meilleures performances. En effet, leur taux de réussite était de 75 %, alors que celui des enfants n'ayant pas fait la sieste n'était que de 65 %.
Mais ce n'est pas tout. Car une fois ce premier résultat obtenu, les scientifiques ont voulu ensuite évaluer si une nuit de sommeil était capable de « gommer » les décalages de performance qui avait été observés entre les deux groupes à l'issue de la sieste. Le lendemain matin, Rebecca Spencer et ses collègues ont donc demandé aux 40 enfants de jouer à nouveau au Memory. Verdict : le décalage de performance qui avait été mesurée la veille était bel et bien toujours présent…
Un résultat qui confirme le rôle important de la sieste sur nos capacités cognitives, lequel avait déjà été mis en évidence par une autre étude menée sur des adultes, et dont les conclusions s'étaient révélées similaires (lire sur le Figaro "L'importance du sommeil dans l'apprentissage et la mémoire").
Source Le Journal des Sciences